- PASCENDI (ENCYCLIQUE)
- PASCENDI (ENCYCLIQUE)PASCENDI ENCYCLIQUE (1907)Datée du 8 septembre 1907, et faisant suite au décret Lamentabili , l’encyclique Pascendi de Pie X signait la condamnation solennelle du modernisme — défini comme «le collecteur de toutes les hérésies» — et, pour la première fois, présentait une synthèse du mouvement novateur tel qu’il était perçu à Rome. L’exposé doctrinal était suivi d’une partie disciplinaire.Cet exposé dressait un portrait type, une image robot du moderniste, personnage à facettes multiples (le philosophe, le croyant, le théologien, l’historien, le critique, l’apologiste, le réformateur) et explicitait les principes fondamentaux qui nourrissaient sa pensée: agnosticisme, immanentisme, évolutionnisme, subjectivisme, relativisme. Les formules vives n’y manquent pas et témoignent de l’inquiétude éprouvée: «délire», «insanité», «audace sacrilège» qui «échauffent la bile». Les modernistes sont durement traités et la gravité de mœurs qui leur est reconnue ne fait qu’aggraver leur cas puisqu’elle les aide à suborner les esprits. La sympathie qu’ils rencontrent jusque dans les milieux de foi intègre est sévèrement réprimandée. Enfin, des mesures pratiques sont édictées pour remédier à une déviation où l’encyclique ne voit guère que le fruit de l’ignorance et de l’orgueil.L’encyclique visait surtout le modernisme savant, sur lequel s’exerça aussitôt une répression efficace, qualifiée par Loisy de «terreur noire». Elle fut complétée par un serment antimoderniste, qu’instituait un motu proprio du 1er septembre 1910. À cette époque, d’autres formes du modernisme paraissaient plus menaçantes, en premier lieu le «modernisme social», où l’on discernait la contamination des «utopies révolutionnaires». On parla de la condamner comme l’autre: la déclaration de guerre et la mort de Pie X en août 1914 firent que ce projet tourna court.Il semble bien établi que le rédacteur principal, pour la partie doctrinale, a été un religieux français de Rome, appartenant à la congrégation des Oblats de Marie Immaculée (O.M.I.), le père J.-B. Lemius.
Encyclopédie Universelle. 2012.